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lundi 1 février 2016

Le nez sur la ligne

C'est aujourd'hui que l'on expérimente le remontage de files par les motards. C'est dans quelques régions dont l'Aquitaine qui nous est si chère, à nous autres, personnes qui avons la chance d'être là plutôt que d'être à l'étranger. Et donc, les motards peuvent en toute impunité se faufiler entre les files de véhicules, sous certaines dispositions toutefois. Je doute que la mesure concerne les environs de Azerat. Les files y sont rares.
Il m'est arrivé de parler de cette pratique avec des confrères automobilistes et ils ont été nombreux à se prononcer contre elle, souvent parce qu'ils affirmaient avoir été effrayés par ces motos les doublant à vive vitesse et en actionnant leur avertisseur sonore à l'occasion. J'ai tenté de leur faire reconnaître que l'impression de vitesse était relative, relative à leur vitesse à eux, bien sûr. C'est le différentiel qui est en cause. Bon, rien à faire, ils n'aiment pas cela. De mon côté, et bien que je ne sois pas très concerné (en qualité d'automobiliste, hein !), je ne vois rien à redire à ce qu'un véhicule qui peut le faire se faufile pour remonter ces files de véhicules à l'arrêt ou évoluant à faible vitesse. Sauf lorsque l'on embarque mon rétroviseur au passage, bien sûr !

Les files remontées par les motards

jeudi 10 septembre 2015

On meurt toujours sur nos routes

Les chiffres sont tombés et ils sont mauvais. Pour les 31 jours de ce mois d'août dernier, ce sont 335 personnes qui sont mortes dans un accident de la route. Les chiffres du mois de juillet étaient déjà catastrophiques.
Naturellement invitée pour le journal de la mi-journée de France Inter, la célébrissime présidente que vous savez a accusé une fois de plus les vitesses excessives et réclamé la baisse de la vitesse autorisée sur les routes à double sens de circulation à 80 km/h ainsi qu'une hausse des contrôles. Bon. Selon les lois de la physique, il est bien possible que l'on meure moins en roulant à une allure plus modérée. Une collision à plus faible vitesse doit en effet avoir moins de conséquences funestes. De là à prétendre que l'on sort indemne d'un accident à 80 km/h, c'est comme croire au père Noël. Du reste et pour être honnête, notre championne du monde de lutte contre la délinquance routière ne le prétend pas. Mais alors, pourquoi 80 km/h plutôt que 70 ou 50 ? Je n'ai pas la réponse mais je présume qu'il serait question de descendre la vitesse autorisée par paliers.
En cherchant un peu rapidement sur Internet, je n'ai pas trouvé d'informations quant à circulation sur nos routes pour ces mois de juillet et août. Par contre, j'ai entendu que, en raison du beau temps, on avait beaucoup plus circulé que sur la même période de l'année dernière. Alors, sans que cela n'excuse rien, j'aimerais assez que l'on me donne des chiffres mis en relation avec le nombre de véhicules en circulation. Et tant que l'on en est aux statistiques parlantes, j'aimerais aussi assez avoir celles qui concernent la vitesse estimée lors de ces accidents mortels.
Que la vitesse soit un facteur aggravant dans le cas d'un accident, je pense que c'est indéniable. Sans rien y connaître, mon bon sens me dit que c'est probable. Mais dans quelle proportion la vitesse peut-elle être jugée seule responsable d'un accident ? En jouant la carte de la logique par l'absurde, on peut avancer qu'un véhicule à l'arrêt est moins susceptible de s'écraser contre un obstacle qu'un même véhicule en mouvement. Outre le fait qu'un véhicule qui n'est pas en mouvement ne peut raisonnablement pas être considéré comme un véhicule, bien entendu.
Serait-il possible d'imaginer, dans l'avenir, le "zéro mort" ? Apparemment, oui. Si l'on tient compte des travaux sur l'automobile sans chauffeur, peut-être ne mourrons-nous plus sur les routes dans les décennies à venir. Bien sûr, ce sera au prix de concessions (pas à perpétuité, celles-là). Par exemple, l'automobile refusera sans doute de s'aventurer sur une route verglacée. Et que se passera-t-il, alors ? Que se passera-t-il si vous vous retrouvez coincé loin de chez vous dans une automobile qui refuse de rouler parce que la route est jugée dangereuse ? Imaginons qu'il n'y ait absolument plus aucun moyen pour l'automobiliste de prendre les commandes du véhicule. On fait quoi ? On descend et on prend son mal en patience ? La voiture pilotée par un ordinateur, c'est envisageable, c'est déjà fait. Ça me semble assez inconcevable pour les deux roues. Faut-il les interdire ?
Et puis, il existe tellement de facteurs qui peuvent entrer en jeu dans ces histoires que non, on ne peut pas espérer qu'il n'y ait plus de morts du tout sur les routes. Une défaillance mécanique ou un rocher qui se détache d'une paroi et ça peut en être fini. Je ne parle même pas du bug informatique.
Pour améliorer la sécurité routière et diminuer le nombre d'accidents, il y aurait aussi, bien sûr, l'amélioration du réseau routier. D'accord, ça demanderait un budget colossal. On peut aussi envisager d'interdire de rouler dans des véhicules trop anciens ou trop peu entretenus. Puisque l'on le fait déjà sur les autocars, on pourrait rendre obligatoire un système de contrôle de l'alcoolémie. Et aussi un système de brouillage des ondes pour les téléphones. Il ne serait sans doute pas très difficile de brider la vitesse, de mettre des radars pour empêcher de suivre un véhicule de trop près ou de franchir une ligne blanche. Après, on peut aussi multiplier les contrôles de vitesse, alourdir les sanctions, rendre obligatoire un contrôle médical et une formation continue. Les idées ne manquent pas !

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vendredi 31 juillet 2015

Permis de délit-rer

Les journalistes, faut pas leur en demander plus que ce qu'ils peuvent. Ils aiment le sensationnel, c'est leur fond de commerce. On ne peut pas leur en vouloir puisque nous sommes comme eux et que ce que l'on attend, c'est justement du sensationnel. Là où on peut trouver à y redire, toutefois, c'est quand le journaliste cherche à créer du sensationnel là où il n'y a pas matière à.
L'information est tombée dans ma meilleure oreille hier soir. J'écoutais France Inter et j'ai entendu que Christiane Taubira, ci-devant garde des Sceaux, prévoirait de sortir de la liste des délits le fait de rouler sans permis de conduire ou sans assurance, l'infraction ne serait plus passible que d'une contravention de 500 euros.
Comme de bien entendu, les journalistes n'ont gardé qu'un os à ronger. Le défaut d'assurance, c'est moins vendeur que l'absence de permis de conduire. Ils ne parleront donc que de ce second point. Et ce matin, Christiane Taubira était invitée par la rédaction de France Inter et interrogée par un Pierre Weill en pleine forme. Avant de poursuivre, je tiens à noter que je déteste Pierre Weill. Vraiment beaucoup. Par contre, j'aime plutôt bien Christiane Taubira. J'ai l'impression que cette femme est sincère et honnête et ce ne sont pas des qualités que l'on rencontre chez tous les politiques, même pas chez ceux de gauche. Christiane Taubira, je l'aime bien aussi pour une autre raison, c'est qu'elle ne cherche pas à plaire à tout le monde et qu'elle n'est pas adepte, semble-t-il, de la langue de bois. Et aussi, Mme Taubira ne semble pas porter Pierre Weill dans son cœur et ce n'est pas pour me déplaire.
De son inimitable ton de parfait faux-cul qui se veut malin et subtil, le Pierre Weill cherchait à faire tomber la garde des Sceaux dans un piège grossier. Il cherchait à placer la question du délit de défaut de permis de conduire sur le terrain de la sécurité routière. Pas à un moment il n'a abordé le fond de la question. Et pourtant, il y aurait eu à dire sur ce sujet !
Déjà, selon moi, il est nettement plus dangereux pour la société de rouler sans assurance que sans permis. A la limite, j'irais bien jusqu'à affirmer que la détention d'un permis de conduire n'implique pas le moins du monde que l'on sait conduire. J'ai connu des tas de personnes (des mâles pour la plupart) qui ont eu leur permis à l'armée durant le service national. C'est sciemment que je dis qu'elles ont "eu" leur permis parce que l'on ne peut pas prétendre qu'elles l'auraient passé. J'ai eu l'occasion d'expérimenter l'épreuve du permis de conduire à l'armée. J'étais trouffion de seconde classe (parce qu'il n'en existait pas de troisième, je suppose) et on m'a donné le permis de conduire les poids-lourds. Alors voilà comment cela s'est passé. Après une vérification des organes de sécurité et de signalisation du camion, un SIMCA cargo, après m'être assuré que les roues étaient toutes présentes et que les pneumatiques n'étaient pas à plat, après avoir purgé les bouteilles d'air et avoir démarré le camion, j'ai eu à me promener en deuxième vitesse sur un circuit agrémenté de carrefours, de panneaux routiers et de lignes médianes. L'inspecteur me regardait évoluer de loin. J'ai fait le parcours que l'on m'avait demandé d'effectuer et je suis revenu me garer. Là, on m'a demandé de faire une marche arrière en ligne droite sur à peu près la longueur du véhicule et j'ai eu le permis. Je ne suis pas sûr qu'il y ait eu un seul candidat qui ait échoué. Si je ne m'étais pas fait réformé, j'aurais sans doute pu faire valider mon permis poids-lourds dans le civil et, aujourd'hui, j'aurais peut-être un vrai métier. Je serais chauffeur-routier assermenté.
Conduire, ce n'est pas seulement manœuvrer un véhicule. J'ai conduit des tas de véhicules et parfois sans avoir le permis exigé pour la catégorie concernée. Je ne dis pas que je suis un "bon" conducteur mais je dis que le permis de conduire n'est pas la garantie d'en être un. Par contre, conduire sans assurance, ça pose plus de problème pour la société, il me semble. Personne n'est à l'abri d'un accident. S'il ne s'agit que d'un petit accrochage, ce n'est pas trop grave mais si les dégâts sont plus importants et qu'il y a un blessé, là ça devient une autre histoire. Bien sûr, rouler sans permis de conduire c'est aussi rouler sans assurance. L'inverse n'est pas vrai. On peut avoir son permis et être dans une situation où l'on est pas assuré. Tout simplement parce que l'on n'a pas les moyens financiers de l'être, souvent.
Aujourd'hui, je suppose que beaucoup des personnes qui roulent sans permis le font parce que le permis leur a été retiré. Du coup, on ne peut même plus prétendre que ces personnes ne savent pas conduire. Peut-être conduisent-elles mal, peut-être roulent-elles trop vite. Peut-être roulent-elles bourré ? Le fait est que pour retirer le permis à quelqu'un, il faut que ce quelqu'un l'ait. Et donc, une fois que le permis a été retiré, et même si c'est mal, on peut avoir la tentation de continuer à conduire pour, par exemple, aller au boulot. Conduire sans permis, c'est actuellement un délit passible de prison. La proposition de la ministre est de substituer une amende à la prison, pour la première fois. S'il y a récidive, on revient au principe du délit.
Evidemment, les diverses association de "sécurité routière" n'ont pas tardé à "monter au créneau" et sont "vent debout". A tel point que l'on apprend que Mme Taubira serait prête à revenir sur son projet. J'aime beaucoup les associations qui œuvrent pour que nos routes soient plus sûres. Aussi vrai qu'il est vrai qu'avec la peine de mort on était sûr que le raccourci ne recommencera pas, ces associations doivent penser que si l'on met en prison la personne qui a conduit sans permis, elle ne recommencera pas son ignoble forfait le temps qu'elle passera derrière les barreaux. Que cette personne ait perdu son permis parce qu'elle a cumulé la perte de points pour des "petites" infractions importe peu.
Ce matin, j'ai eu envie de faire un dessin sur ce sujet. Je n'ai pas trouvé l'idée et j'ai fait un truc qui ne veut rien dire. Ce qui est marrant, c'est que c'est maintenant que je pense avoir trouvé quelque chose. Je vais essayer de faire un autre dessin. En attendant et sans garantir qu'il y aura autre chose, voilà le dessin du moment.

permis délit
Un autre dessin, pas vraiment meilleur, finalement.

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lundi 13 juillet 2015

Café racé

Un sujet qui risque de ne pas plaire à tous. Hier, j'ai eu l'occasion de voir et entendre une machine "spéciale" que l'on ne risque pas de voir à tous les coins de rue. Dire qu'elle me plaît ou qu'elle m'intéresse serait très exagéré. Cependant, il me semble que l'on ne peut pas totalement être insensible à la chose, que ce soit pour l'admirer ou la rejeter.

Bon. Déjà, que les choses soient claires, cette moto ne s'adresse pas à tout le monde. Pour espérer l'avoir, il faut un compte en banque bien approvisionné. Le ticket d'entrée (comme on dit) est de l'ordre des 50000 euros. Ça n'en fait pas la moto la plus chère du monde mais ça sait tout de même éloigner la majorité des pauvres. Ensuite, quand bien même vous décidiez de casser votre cochon pour vous offrir ce jouet, vous ne pourriez pas l'utiliser pour vos déplacements quotidiens. Elle n'est en effet homologuée que pour une utilisation sur circuit.
C'est une Kawasaki Ninja H2R. C'est beau ou c'est moche et je me fous d'avoir votre avis sur la question. Dès lors que l'on cherche à concevoir un engin capable de plus de 350 km/h, il faut tenir compte d'autres contingences que celle dictées par la seule apparence. C'est qu'il ne faut pas que ça s'envole trop à la première accélération, ce truc ! Alors, il faut faire avec les nécessités imposées par la physique. Il doit y avoir un peu de calculs et de tests en soufflerie, j'imagine. Le moteur, un quatre cylindres en ligne de 998cc, développe quelque chose dans les 320 chevaux. Ce n'est pas rien. Pour arriver à cela, le moulin est aidé par un compresseur. Voilà. Je n'ai pas grand chose à ajouter à propos de ce truc.

Je l'ai entendue tourner et accélérer. Ça produit un son assez impressionnant. Grave et plein. On sent qu'il y a de la puissance. Ça accélère bien, c'est sûr. La question de savoir à qui s'adresse le machin ne se pose pas vraiment. Forcément, ça s'adresse à des personnes raisonnablement fortunées, amoureuses de belles mécaniques exceptionnelles et exclusives. Je n'ai aucune idée du nombre de machines qui seront vendues en France. Je suppose qu'une partie de ce lot se retrouvera dans des collections particulières. C'est une belle vitrine technologique. Ce n'est pas une moto de compétition, ce n'est pas simplement une moto, finalement. C'est plutôt une sorte d'œuvre d'art industrielle.
Ce qui est intéressant, c'est que l'on ne peut même pas déblatérer sur cette machine en disant qu'elle est laide ou qu'elle ne sert à rien ou que l'on ne voudrait pas ou je ne sais quoi encore. Il n'y a aucun argument recevable à entendre pour aller contre cette Kawasaki. Aucun.

Kawasaki Ninja H2R

Alors que je perds mon temps à m'user les yeux sur des photos de motos plus ou moins anciennes, je trouve cette nouvelle vue de la moto qui nous occupe sur laquelle l'on voit bien un rétroviseur. Si cette moto n'est pas homologuée pour la route, met avis que, chez Kawasaki-ki, on a déjà une machine largement inspirée par celle-ci à refourguer aux concessionnaires. Bien moins chère, bien moins puissante et bien plus accessible aussi. Les points n'ont pas fini de s'envoler !

Kawasaki Ninja H2R

dimanche 7 juin 2015

Lorsque la Dordogne casquait

Au hasard de la lecture d'une ancienne revue moto, j'ai trouvé une publicité croquignolesque pour une marque de casques périgordine, ceux de la société Saint Christophe basée à Mussidan et aujourd'hui disparue. Cette réclame date du début des années 70 alors que le casque intégral n'était pas encore la norme. J'adore la naïveté de cette publicité, le croquis réalisé à la main, les textes calligraphiés, l'argumentaire qui fait gentiment sourire. Et c'est aussi le choix du nom de la marque qui prête à sourire. On ne peut s'empêcher de penser que si l'on cherchait à préserver sa vie en adoptant un tel casque, il fallait bien s'en remettre à saint Christophe, patron des chauffards !

casques saint Chistophe de Mussidan

dimanche 31 mai 2015

Pourquoi la moto est le plus stupide des moyens de locomotion

La moto, c'est bête à manger du foin

samedi 16 mai 2015

Roulez bourré

elephant.pngC'est un projet qui me tient à cœur depuis longtemps et que je m'en vais vous exposer ici même. Je sais que ce sujet est propre à susciter la polémique et qu'il n'est absolument pas "politiquement correct". Pour autant, je reste persuadé que c'est une idée terriblement lumineuse.

Chaque jour, des gens meurent dans des accidents de la route. Chaque fois, on cherche à expliquer l'accident et, lorsque l'on ne trouve rien, on accuse une vitesse excessive. C'est simple. Si l'on ne trouve pas vraiment de raison mais que l'on détecte des traces d'alcool chez la personne considérée comme responsable de l'accident, on incrimine l'alcool. De nombreuses études montrent que la consommation d'alcool diminue largement la capacité d'une personne à conduire en pleine conscience de ses actes. Ainsi, avec le champ de vision réduit et les réflexes à la ramasse, on réagit moins bien. Une personne sous l'emprise de l'alcool pourra aussi, par l'euphorie causée par la boisson, imaginer pouvoir rouler vite sans risque. Tout cela et bien d'autres choses encore est prouvé, validé, incontestable. Nous ne reviendrons pas sur ces questions et ne chercherons pas à faire croire que l'on peut bien conduire avec un sévère "coup dans le nez". Pour avoir expérimenté la chose, je peux certifier que lorsque l'on ne comprend même plus à quoi peuvent bien servir ces pédales que l'on a au bout des pieds et pourquoi la route a une fâcheuse (mais amusante) manière de se gondoler et de louvoyer en tous sens, on est un vrai danger public ! Croyez-en mon expérience. Boire ou conduire, il faut choisir.
Mais voilà. Il est de notoriété publique que certaines personnes (et même des gens bien) ne peuvent concevoir une journée réussie sans qu'elles aient ingurgité une quantité non négligeable de boisson alcoolique. Un nombre encore plus important de personnes peuvent se retrouver à devoir prendre le volant, ne serait-ce que pour rejoindre leur lit, après un repas ou une occasion festive un peu trop arrosée. La sagesse voudrait que ces personnes aient le réflexe de se raisonner et de refuser de prendre le volant. Mais voilà, là, il y a comme un problème. En effet, il est établi que, sous l'emprise de l'alcool, nous ne sommes plus tout à fait maître de notre réflexion qui est passablement perturbée et faussée.
"Mais bien sûr que je peux prendre le volant ! J'ai presque rien bu. D'ailleurs, tiens, je vais me laisser tenter par un dernier digeo". Qui n'a pas assisté à cette triste scène une fois dans sa vie ? Le tonton rigolard qui a émaillé le repas de baptême de ses blagues hilarantes et pour qui l'on s'inquiète tout de même un peu au moment où il va annoncer qu'il rentre au volant de sa DS est dans bien des mémoires. La plupart du temps, le tonton aura réussi l'exploit de rejoindre son pavillon de meulière sans problème particulier. Mais il peut aussi arriver que ce soit justement ce soir là que le tonton s'est tué ou, pire encore, qu'il a tué. C'est bien triste. Le problème est que, comme je l'ai dit plus avant, il est admis que la personne bourrée n'est plus capable de jugement clair. L'alcool détraque la cervelle plus sûrement qu'il rend intelligent et clairvoyant. Mais alors, dès lors, la personne bourrée peut-elle être considérée comme responsable, elle qui n'est pas dans son état normal ? Bien sûr que non !
Après une bonne et belle bouteille de vodka ou quelques chopines d'un bon vin de Moselle, l'infâme poivrot n'a plus la maîtrise de ses actes présents ou à venir. Il s'imaginera être en mesure de conduire pour peu qu'il y aille prudemment en empruntant des routes désertées par les forces de l'ordre. Parce que même fin rond, l'ivrogne sait que son ennemi, bien avant la phynance, c'est le gendarme. Il tient à conserver encore un peu quelques points sur son permis de conduire, ne serait-ce que pour pouvoir aller au boulot lundi matin, quoi.

Dans un monde idéalisé, on pourrait imaginer que, dans chaque circonstance, il pourrait y avoir quelqu'un qui n'aurait pas bu et qui pourrait raccompagner les soiffards invétérés ou qui empêcherait les picoleurs de tous poils de prendre la route. On pourrait aussi espérer de nos vœux une intervention divine de la technologie qui empêcherait à un véhicule de daigner bouger si le conducteur n'est pas à jeun. Enfin, et pourquoi pas ? On pourrait légiférer de telle sorte qu'il y aurait des représentants des forces de l'ordre partout et toujours et jusqu'à la plus petite vicinale insignifiante. Cela fait des années que l'on essaie la répression et les campagnes de prévention avec les résultats que l'on sait. On a baissé le taux d'alcoolémie acceptable et on le baissera encore. Il ne me semble pas raisonnable de militer pour une interdiction pure et simple de la vente d'alcool. L'idée pourrait sembler frappée au coin du bon sens. Ça n'a pas trop bien fonctionné aux Etats-Unis d'Amérique du temps de la prohibition, ça ne sera pas bien accepté en France, pays grand producteur de ce poison qu'est l'alcool. Le problème, c'est que l'idéal n'est jamais accessible.

Et si l'on envisageait ce problème sous un autre angle ?

Le conducteur sous l'emprise de l'alcool est un danger public. Pour lui comme pour les autres. C'est un fait. Mais en quoi est-il un danger pour les autres, au juste ? J'ai beaucoup réfléchi à cela et je pense avoir bien réfléchi. Le gros problème de l'automobiliste bourré, c'est que rien ne le distingue des autres automobilistes. Voilà, c'est tout. Comme souvent, on ne voit pas le plus simple. On cherche une solution en creusant dans le compliqué, le complexe, alors qu'il suffit de rester dans le simple, dans l'évident.
Prenons un exemple. Dans un espace ouvert, une grande étendue quelconque, il y a tout un tas de personnes. Vous êtes dans cette foule dispersée. Parmi toutes ces personnes, une tient une arme et affiche un air agressif. Gageons que la foule va se méfier de cette personne peu amène et s'en écarter. Pourquoi ? Parce que le danger est identifié, tout simplement.
Sur nos routes, les passages dangereux sont identifiés par un système de signalisation routière. "Attention ! Virage dangereux à gauche !", nous dit un panneau. "Attention ! Intersection !", nous dit un autre. Mais il n'y a pas de panneau pour nous dire "Attention ! Passage d'automobilistes bourrés !". Et c'est là que la bât blesse. On ne sait pas identifier un conducteur saoul d'un autre sobre. Du coup, on ne se méfie pas. On roule sans s'imaginer que le type qui arrive en face en zigzaguant quelque peu est rond comme une pelle et c'est l'accident fatal.
Alors, voilà ce que je propose à nos dirigeants. En préambule, je précise que pour que mon système fonctionne, il ne faut tout de même pas que la personne bourrée le soit trop. S'il l'est vraiment trop, ce n'est pas grave. Il tombe dans un coma éthylique et ne conduit pas. Du coup, on pourrait aussi inciter les gens à boire toujours plus au nom de la sécurité routière. Mais là n'est pas le propos.
Pour que ça fonctionne, il faut encore être en état de savoir que l'on est bourré. Le but de l'idée géniale et ingénieuse, c'est de signaler aux autres usagers de la route que l'on est un danger potentiel. Du coup, les automobilistes font se méfier des réactions du chauffard et prendre leurs précautions. C'est pas intelligent, ça ?
Pour se signaler, je suggère que chaque automobiliste, chaque véhicule, ait à sa disposition un système lumineux visible et facilement identifiable, de belle taille qui indiquerait aux autres que l'on est pas bien sûr de pouvoir conduire sans causer une regrettable catastrophe. Ce panneau pourrait représenter un éléphant rose. C'est ce que j'ai trouvé de mieux pour le moment. Ça dédramatise la situation, ça ne jette pas l'opprobre, ça fait rire plutôt que susciter la vindicte populaire. J'aime bien.
Evidemment, il faudrait peaufiner le système. Par exemple, on pourrait créer une charte du conducteur alcoolisé qui lui permettrait de conduire sur une relativement courte distance, pour lui permettre de rentrer chez lui, par exemple, à une vitesse contenue (pas plus de 70 km/h), en empruntant uniquement et de préférence les routes peu fréquentée et lui interdisant les autoroutes. Les gendarmes auraient pour mission d'escorter et accompagner ces personnes et à veiller que les autres usagers facilitent le passage du convoi. En gros, ça reviendrait à ce que la société accompagne le fêtard, le bon vivant, le joyeux drille.

Bien entendu, je ne compte pas gagner de l'argent avec mon idée. J'en fais don aux politiques intelligents qui sauront l'exploiter !
Hips !

Elephant rose et sécurité routière

jeudi 14 mai 2015

Sous contrôle

J'allais à la ville pour y faire diverses choses. Quand je parle de ville, j'en fais peut-être un peu trop. Disons plutôt que j'allais au gros village le plus proche du petit mien. Quoi que c'est un abus de langage que prétendre que le village où j'habite m'appartient. Non. Bon. Ça commence mal, ce billet. Je reprends.
J'étais parti de chez moi au volant du fourgon blanc pour aller faire diverses choses au gros village le plus proche. Si j'avais pris le fourgon plutôt que la voiture, j'avais une bonne raison. J'avais l'intention de faire le plein de gazole. En effet, la dernière fois que je l'avais utilisé (le fourgon, pas le gazole[1]), je m'étais aperçu que la jauge de carburant était au plus bas. Une petite lumière rouge éclairait joyeusement le tableau de bord.
Il faisait beau et chaud et nous étions en début d'après-midi. Disons qu'il était quelque chose comme pas tout à fait 15 heures, pour être précis. En arrivant au carrefour du gros village dont je parle au début, j'aperçois deux motos de la gendarmerie nationale équipées chacune d'un gendarme habillé de pied en cap du costume concocté par on ne sait quel tailleur facétieux. Parce que le feu tricolore est au vert, je traverse le carrefour susdit non sans jeter un œil quelque peu moqueur aux représentants des forces de l'ordre. En fait, je regarde plutôt les motos bleues d'origine extrême orientale. Bien sûr, je m'en doutais un peu, les braves gendarmes maintenant motorisés enfourchent leur monture et me rattrapent vite fait bien fait pour m'intimer très bientôt de m'arrêter en bord de chaussée.
Moi, ça ne m'arrange pas de m'arrêter de ce côté de la rue. J'avais justement l'intention de tourner de l'autre côté. Mais bon, que vouliez-vous que je fasse ? Je n'allais tout de même pas m'essayer au délit de fuite ou au refus d'obtempérer au risque de représailles dantesques ! Je tiens à ma vie. Un peu.
Un fier et solide gaillard s'invite à la hauteur de la porte gauchière du véhicule dont je tiens le volant. "Bonjour Monsieur, Gendarmerie nationale", me dit-il sans l'ombre d'un sourire. Il me demande de lui présenter mon permis de conduire. Un peu gêné, je lui tends les quelques morceaux de papier rose en ma possession. Ça ne lui plaît pas trop qu'il soit dans cet état, mon permis. Il me dit qu'il faudrait que je le fasse refaire et je lui dis que c'est prévu[2]. Il me demande ma profession. Je réponds que je suis dessinateur humoristique. "Quoi ?" coasse-t-il. Je répète. "Dessinateur... humoristique ?" semble-t-il douter. Il consulte rapidement et sans intérêt apparent le certificat d'immatriculation et celui d'assurance que je lui propose. Il m'invite à descendre du véhicule et à m'avancer contre le mur proche, à l'ombre.
"Vous avez consommé de l'alcool", me questionne-t-il. "Non", que je lui rétorque. "Vous avez consommé des stupéfiants ?", poursuit-il. "Non", que je lui dis. "A quand remonte votre dernière consommation de stupéfiants ?", qu'il essaie en puisant dans ses réserves d'intelligence. "Non", me contente-je. Il semble étonné par la réponse, ça le perturbe, je crois.
Là, il a une nouvelle idée pour m'emmerder un peu. Il me demande de me tenir droit et de fermer les yeux. Je m'exécute. Après, il me demande de les ouvrir. Je le fais. Et puis, il me demande de suivre le doigt qu'il promène de droite à gauche puis de haut en bas devant mes yeux. Et, pour finir, il me demande de fermer les yeux de nouveau et de lever une jambe[3]. Là, je lui dis que j'ai un souci d'équilibre et que voilà. Il veut savoir pourquoi j'ai un problème d'équilibre et je lui explique que c'est une question d'oreille interne. Bon, bon, bon. Son collègue profite de la confusion pour faire son entrée en scène avec un éthylomètre en main. Il présente l'appareil à hauteur de bouche et m'explique qu'il va me falloir souffler dans le tube jusqu'à ce qu'il me dise d'arrêter. Je lui prends l'appareil et souffle. Alors qu'il reprend le truc, je me penche sur lui pour regarder l'écran de contrôle qui ne tarde pas à indiquer un joli 0.00.
On me restitue le permis de conduire en loques, le certificat d'immatriculation et celui d'assurance. On me souhaite une bonne route et j'en fais de même. Alors, l'un des deux gendarmes dit à l'autre : "Là ! Le C15 !". Ils enfourchent leur Yamaha et s'apprêtent à partir à la poursuite du véhicule suspect. J'ai juste le temps de demander à l'un des deux gendarmes, au moment où il fixe une sorte de cordon à son blouson, s'il s'agit du système de airbag. Il me répond que oui et il file. Je n'ai même pas le temps de leur dire que le C15 est un Renault Express.

Les hommes en bleu

Notes

[1] Bien que je sois bien en peine d'utiliser l'un sans l'autre. Je peux utiliser le gazole sans le fourgon ; je ne peux pas utiliser le fourgon sans le gazole. Il faudrait que je réfléchisse à tout cela à tête reposée.

[2] depuis au moins dix ans.

[3] L'une ou l'autre, il m'a laissé le libre choix.

lundi 4 mai 2015

À Limeyrat, les vieilles se dégourdissent les gambettes

Je suis sincèrement désolé de ce qu'il va se passer sur le blog pour aujourd'hui et les jours à venir. Désolé pour celles et ceux qui n'aiment pas les motos anciennes, qui s'en foutent, qui n'en ont rien à battre, que ça emmerde, que ça ennuie, que ça dérange. Désolé pour celles et ceux qui n'aiment pas les photos. Désolé mais, parce que c'est moi le chef, je fais bien ce que je veux et comme je l'entends.
Je comprends tout à fait que l'on ne comprenne pas l'intérêt suscité par ces vieilles mécaniques, ces gros jouets qui ne servent même plus à se véhiculer d'un endroit à un autre dans un but pratique et utilitaire. Toutes ces motos qui ont au minimum 86 ans ne doivent plus être considérées comme de vrais véhicules. Bien sûr, elles roulent et elles l'ont démontré lors de la promenade d'une cinquantaine de kilomètres qui les a menées vers Bars et Fanlac. Elles roulent mais il serait illusoire de prétendre les utiliser au quotidien comme on le fait d'une moto plus ou moins récente. Et de fait, on peut légitimement se demander à quoi ça peut bien servir de préserver ces vieilles pétoires. On peut même estimer qu'il serait plus productif d'utiliser son temps à autre chose. Mais bon, c'est comme ça. Il y a des personnes qui sont prêtes à laisser couler une larme d'émotion à la première rencontre avec une moto ou une auto ancienne à restaurer. Et ceci même si ça n'éveille pas de souvenir particulier, s'il n'y a pas derrière un grand-père voire un arrière grand-père qui aurait eu un véhicule semblable dans le temps. C'est une perversion bizarre et étrange et ça ne se discute pas.
Et comment ça fonctionne, tout ça ? C'est ma foi assez simple. La première étape, pour faire une moto de collection, c'est de trouver une personne qui l'achète neuve à sa sortie. Ça semble idiot mais c'est pourtant vrai. Bien vite, de neuve la moto entre dans le domaine de la moto d'occasion. A cette étape, normalement, elle n'intéresse pas grand monde. D'occasion récente, la moto entre alors dans une sorte de purgatoire. Il s'agit de cette période noire durant laquelle elle fait figure de vieillerie dépassée. On la regarde avec un sourire moqueur et on ne lui trouve aucune qualité. C'est après, une fois que nombre de ses semblables aura fini sous le pilon du casseur et qu'elle aura été recyclée, que l'on commencera à s'intéresser aux représentantes restantes. Elle sera alors auréolée du prestige plus ou moins marqué de l'appellation "véhicule de collection" ou, du moins et comme on le dit aujourd'hui, de "moto classique". Clairement, entrent aujourd'hui dans ces catégories des motos nées dans les années 80. Le temps passe !
Venue en voisine comme une petite fille viendrait rendre visite à ses grand-mères, une belle BSA était présente à Limeyrat, un peu à l'écart, toutefois.

Birmingham Petits Bras
Si cela fait bien plaisir de voir cette belle anglaise, le sujet était la moto bien plus ancienne. Parmi les plus âgées du jour, il y avait une belle Peugeot qui exposait un ingénieux système de suspension avant par lames de ressort disposées verticalement le long de sa fourche. On notera que le principe n'a pas fait école.

Visez-moi cet éclairage ! Visez-moi cette suspension !
Pour la sélection de photos d'aujourd'hui, je me suis concentré sur quelques détails amusants ou simplement intéressants. Par exemple, nous avons le cas de ce bicylindre en V (qui trouvera la marque ?). Bicylindre mais quatre bougies d'allumage !

Bicylindre en V mais quatre bougies
Je n'ai jamais eu la chance et l'occasion de conduire des motos vraiment anciennes, des années 30 ou antérieures. Ce devait tout de même être quelque chose de gérer les commandes au guidon, de ne pas oublier de donner un coup de pompe pour le graissage de temps en temps, de chercher à éviter les nids de poule sur ses routes qui n'étaient pas revêtues. La quantité de manettes et leviers à sa disposition est de nature à provoquer comme un certain désarroi chez les non initiés.

Essaie de te débrouiller avec toutes ces manettes !
Pour accélérer, c'est où qu'on freine ?
Ce qui me surprend toujours, c'est de trouver des dispositifs d'éclairage sur les motos les plus anciennes. Ici, pas d'ampoule électrique ! On éclaire la route avec du gaz enflammé ! J'ai comme une sorte de doute quant à l'efficacité de la chose. Il semble que l'éclairage n'était pas obligatoire en ces temps anciens. Bon nombre de motos ne propose aucun accessoire de ce genre si ce n'est, dans le meilleur des cas, un discret catadioptre à l'arrière. Mais franchement, est-ce que l'on avait réellement l'idée de filer dans la nuit au guidon de ces machines ?

C'est comme les pieds, bien nickelé !

mardi 14 avril 2015

Les cabossés de Trélissac

Renault AlpineIl y a quelques années de cela, une collègue me parle du rassemblement des cabossés qui se tient chaque deuxième dimanche du mois sur le parking du centre commercial "la feuilleraie" à Trélissac. Parce que je n'y pensais pas, parce que je n'avais pas envie de me déplacer, je n'y étais jamais allé jusqu'à ce dimanche dernier.

Qui est derrière cette manifestation ? Qui est l'organisateur ? Je n'en sais rien. A première vue, il n'y a pas de réelle organisation. C'est ouvert à tous les véhicules qui sortent de l'ordinaire, qu'ils soient anciens ou récents. Ce dimanche, parce que je devais passer par Périgueux, je suis passé voir ce qu'était cette réunion informelle. Je n'ai pas été déçu.
Des autos et des motos. Peu d'utilitaires, juste représentés par quelques pick-up d'origine américaine. Beaucoup d'américaines aussi du côté des motos avec des Harley Davidson personnalisées mais aussi des sportives japonaises et quelques motos plus ou moins anciennes dont une 125 SL Honda magnifiquement restaurée.

Thomann
La plus ancienne des motos était cette Thomann entretubes "dans son jus". Je ne connais ni son année de production ni le modèle. Elle est équipée d'un moteur culbuté. De quelle cylindrée ?

moteur culbuté Thomann
Des américaines aussi du côté des voitures. Une Chevrolet Bel Air de 1957, une splendide Auburn, des AC Cobra, Ford Mustang, Lincoln. Des machines au gros cœur de V8. Pas mal de Porsche et de Volkswagen (notamment des Kombi), quelques représentantes de l'industrie automobile française des années 50 à 80, des italiennes et des anglaises, aussi, pour ce plateau très éclectique.

Renault Alpine

Parmi les voitures qu'il me plairait d'essayer, cette Alpine. J'ai toujours eu un faible pour cette voiture. Elle n'était pas la plus puissante mais elle savait se montrer agile face à ses concurrentes de l'époque dans les rallyes où on la trouvait en nombre. Sa robe jaune nous change un peu de celle bleue par laquelle elle est plus connue.

Alpine Renault

Pour rester en France et dans la teinte, j'ai aussi été attiré par une Simca Rallye 2 qui m'amuserait sans doute aussi. Arrivée après la R8 Gordini mais reprenant grosso modo le même principe avec sa caisse trois volumes et son moteur arrière, la Simca 1000 a été la bagnole du kéké qui se prenait pour un pilote. Par la suite, le même kéké s'est rabattu sur les Golf et autres 205 GTI ou 104 ZS ou encore Ford XR3 ou XR2 quand ce n'était pas sur une R5 Alpine ou une Autobianchi Abarth. De Simca 1000 à vocation sportive, il y a eu la Rallye 1, la Rallye 2 et la Rallye 3. Ça s'est arrêté là. Dans cette période de fin des années 70 et début des années 80, on pouvait encore s'amuser sur les routes. On pouvait aussi s'y tuer en toute sérénité, c'est vrai, mais bon. Au moins, avec ces petites bombes qui freinaient comme elles le pouvaient, on pouvait s'amuser à piloter en roulant à des vitesses qui, aujourd'hui, feraient rigoler la plus abominable des bagnoles actuelles. Cela prouve que la vitesse n'est pas ce qui importe le plus dans le plaisir que l'on peut prendre à conduire "sportivement" une voiture. Pour tout vous dire, je me suis beaucoup amusé avec ma coccinelle qui ne devait pas atteindre les 120 km/h réels ou avec la Fiat 126 qui, elle, devait taper un bon 110 km/h en descente. Aujourd'hui, tout cela est impossible à comprendre si l'on est au volant d'une voiture moderne.

Simca Rallye 2

Pour le plaisir des yeux, certains propriétaires levaient le capot de leur belle auto. C'est le cas pour la Jaguar présentée ci-après. Ça vous avait tout de même une autre gueule que ces moulins encapsulés que l'on vous sert aujourd'hui. On ne voit plus rien qu'une sorte de couvercle en plastique d'où émergent la jauge à huile, le bouchon de remplissage de liquide de refroidissement et celui de remplissage d'huile. A cette époque, Jaguar était encore une marque qui faisait rêver.

Jaguar
Il y avait ces deux pick-up américains qui ont su me faire de l'œil. J'ai un très net penchant pour tout ce qui est utilitaire. C'est une sorte de perversion mentale. Je suis plus sûrement attiré par un gros Berliet que par une saloperie de Ferrari. Et donc, il y avait un pick-up laisse faussement (mais bien fait) dans son jus et un autre esthétiquement moins intéressant à mes yeux bien que non dénué d'intérêt en plus d'être de la même marque que le précédent et plus rouge.

Pick-up Chevrolet
Pick-up Chevrolet
Et puis, tenez, pour terminer, une belle VW Karmann qui masque une AC Cobra.

AC Cobra et VW Karmann
S'il fait beau le 10 mai prochain, en plus de fêter l'élection de Mitterrand, j'irai peut-être bien y refaire un tour, au rassemblement des Cabossés.

mercredi 18 mars 2015

Si vous allez trop vite, vous allez vous prendre le mur

La sécurité routière est un sujet d'une importance capitale, et ce n'est pas Chantal Perrichon, la bouillante présidente de la Ligue contre la violence routière qui me contredira. À ce titre et à cet effet, on ne dira jamais assez combien la signalisation verticale est importante, pour peu qu'elle soit accompagnée d'un bon apprentissage du code de la route. En effet, et bien que ça puisse sembler aller de soi — mais on ne le répète jamais assez — à quoi bon se casser le cul à installer des panneaux de signalisation routière si les usagers de la route ne savent pas les déchiffrer, en comprendre la substance intrinsèque, la signification cachée ? Je vous le demande.
Chaque année, sur les routes de France, des millions de vies courent le risque de finir dans un effroyable amas de tôle et d'huile de vidange chaude. Ce sont des centaines de milliers de motocyclistes qui risquent la mort au détour d'un virage ; des milliards de piétons à échapper à l'assassinat pur et simple ; des dizaines de milliers de chauffards sous l'emprise de la drogue et de l'alcool à semer la peur et la désolation sur leur passage. Ainsi, cela ne peut plus durer et il va falloir que ça cesse.
Il est trop bête de voir qui ses enfants, qui un époux, qui une épouse, périr dans de terribles souffrances à cause d'un irresponsable criminel. Je m'adresse ici à toutes celles, à tous ceux, qui commettent des excès de vitesse, qui téléphonent au volant, qui conduisent en état d'ébriété avancée. Mesdames, messieurs, vous êtes des dangereux meurtriers en puissance et c'est mal !

Or donc, j'ai vu une signalisation routière et je l'ai photographiée. Je trouve qu'elle est encore bien trop optimiste malgré la vitesse déjà basse qu'elle affiche.

Pas trop vite

dimanche 24 novembre 2013

Mototrac

Tandis que l'automobile a depuis longtemps adopté la traction avant, la motocyclette peine à rattraper son retard technologique. Heureusement, je me suis penché sur ce problème et ai trouvé une solution imparable et réjouissante. De quelques coups de crayon et avec un effort minime de bouillante cogitation, j'ai créé la Mototrac©. Et oui !
Qu'est-ce que la Mototrac© ? La Mototrac© est une moto tractée. C'est à dire qu'elle est équipée d'un système ingénieux et inédit de traction avant. Quels sont les avantages de la traction avant ? Depuis fort longtemps, l'homme a compris l'intérêt de la traction avant. D'ailleurs, ne dit-on pas qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs ? Comme souvent, l'adage populaire est frappé au coin du bon sens. Il est évident que les avantages de la traction avant sont nombreux autant qu'irréfutables. Un meilleur guidage, une sécurité accrue, une meilleure tenue de route.
Dans les faits, le principe est simple et je suis étonné que personne n'y ait pensé avant moi. Il s'agit de prendre une motocyclette de grande classe débarrassée de sa roue avant et de lui greffer un arrière quelconque sur lequel le pilote s'assied confortablement. La roue arrière de la moto avant devient donc la roue avant de l'ensemble et tire le véhicule. Simple mais il fallait y penser.
La production de la Mototrac© débutera d'ici quelques mois. Il est lancé une souscription pour lever les fonds nécessaires à la constitution de la Mototrac Inc. et à l'achat et la fabrication de l'outillage et des chaînes de montage. Le premier modèle commercialisé sera la version "Supersport" qui sera suivie de la version utilitaire puis de la version "grand tourisme". Envoyez vos chèques et réservez votre Mototrac© dès à présent !

Mototrac Supersport

jeudi 22 août 2013

L'avenir du deux roues ?

L'avenir du deux roues

dimanche 14 juillet 2013

Sécurité routière, il n'y a pas de limite

La voiture, c'est l'ennemie. Comprenons-nous bien. Je ne veux absolument pas défendre la bagnole et l'automobiliste. Ils peuvent être très cons tous les deux. Je n'aime pas les personnes qui n'ont d'autre sujet de discussion que la bagnole, qui ne vivent que pour elle et par elle. Pour moi, la voiture est un outil bien utile si, dans certaines conditions, indispensable voire irremplaçable.
Si je peux avoir un penchant pour la voiture ancienne, pour l'utilitaire ancien, pour la moto ancienne, tout cela me plaît très bien à l'arrêt. Aucun problème. C'est même plus pratique pour faire des photos. Je peux être attiré par des formes, par des techniques, par une certaine image colportée par des véhicules ; je ne suis pas un amoureux invertébré de la chose. Si l'on me donnait la possibilité de faire ce que je fais avec une voiture d'une autre manière, il n'y aurait pas de problème. Le souci, c'est que l'on a été éduqué dans une société faite pour elle. On a fait des infrastructures, on a poussé l'industrie, on l'a subventionnée, aidée, portée à bout de bras. C'est tout un système que est maintenant en place. A mon avis, pour arriver à une société détachée de l'automobile, il va falloir une ou deux générations et pas mal de travail de la part du corps enseignant.

limitation.jpg

Sciences et technologies avancent chaque jour un peu plus. Si un matin on me dit que la téléportation est prête et disponible à tout un chacun pour un prix minime, n'ayez crainte, je bazarde ma vieille Peugeot !

N'empêche que, dernièrement, Manuel Valls annonçait vouloir réfléchir à une baisse des vitesses autorisées. Sur le fond, je pense qu'il est certain qu'une vitesse basse est un atout pour la lutte contre la pollution et pour la baisse des morts de la route. On dira tout ce que l'on voudra, on ne m'ôtera pas de la tête que l'on a plus de chance de s'arrêter à temps en roulant lentement, que l'on a moins de risque de sortir de la route en usant d'une allure modérée et que l'on pollue moins en consommant moins de carburant. Tout cela, oui, je le pense. Pour autant, ça m'emmerde de devoir me traîner sur la route. Ça m'emmerde copieusement.
Lorsque je roule sur des petites routes en mauvais état comme on sait en avoir par chez nous, c'est déjà un exploit d'atteindre les 70 km/h dont on parle. Lorsque je suis sur une autoroute vide, ça m'ennuie de me traîner à 130 km/h. Pour le coup, souvent, je ne suis plus attentif à rien. Quoi de plus somnifère qu'une autoroute ?
Alors quoi ? On laisse le réseau routier se détériorer, on renoue avec les chemins blancs et les nids de poule et on laisse faire. Voilà ce qu'il faut faire. Là, je peux vous garantir que les excès de vitesse, ça ne sera plus que des mauvais souvenirs et que l'on ne prendra plus sa voiture qu'en cas d'absolue nécessité.

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